Dans un monde du travail en constante évolution, l’apprentissage social, ou « social learning », se distingue comme une modalité complémentaire aux dispositifs de formation traditionnels. Selon le modèle « 70/20/10 », l’apprentissage se divise entre expérience pratique (70%), interactions sociales (20%) et formation formelle (10%). Ce qui laisse une place prépondérante à l’apprentissage informel, au cœur du social learning.
En 2014, une étude de Bersin by Deloitte a même estimé que 80 % des connaissances professionnelles proviennent de méthodes informelles, accentuant l’intérêt d’évoluer vers des méthodes d’apprentissage axées sur la collaboration et l’échange.
Les fondements théoriques du social learning
Les travaux du psychologue canadien Bandura sur la théorie sociale cognitive mettent l’accent sur le rôle du groupe dans l’apprentissage. Le psychologue russe Vygotsky, qui a développé la théorie sociocognitive, a pour sa part souligné l’importance du facteur culturel dans le développement cognitif. Dans le monde professionnel, ces deux approches transforment la manière dont les connaissances sont acquises et partagées, poussant à favoriser un apprentissage collaboratif qui enrichit le savoir individuel par l’expérience collective.
Les avantages du social learning
Le social learning est essentiel pour maximiser l’efficacité des actions de formation car il répond aux besoins d’apprentissage modernes en rendant les formations plus interactives, personnalisées et connectées. Il améliore l’efficacité de la formation, comme l’indique une étude du Journal of Applied Psychology, qui révèle une augmentation de 25 % de la rétention d’information grâce au social learning. De plus, les environnements d’apprentissage collaboratifs peuvent améliorer la performance des équipes de plus de 30 % (Hattie, 2008), tandis que le partage des connaissances stimule l’innovation et la créativité.
Le social learning en pratique
Pour mettre en place efficacement le social learning, commencez par définir des objectifs clairs, qu’il s’agisse d’améliorer les compétences ou de renforcer la collaboration. Identifiez ensuite précisément votre public cible (population technique, commerciale, managériale, novices ou experts) pour adapter les activités à leurs besoins. Le choix des outils est crucial : optez pour ceux qui correspondent le mieux à vos objectifs et à votre public. L’utilisation d’outils peut miser sur l’apprentissage (OpenClassrooms) accélérer l’engagement de la communauté (Teach on Mars, Skillshare), initier le partage, s’insérer dans les outils de communications professionnels existants (Slack, Asana), faciliter la communication ou la collaboration en temps réel (Google Workspace, Microsoft Teams).
Créez ensuite un contenu engageant et varié, comme des contenus multimédia, écrits, des modalités ludiques (ex : quiz, défis) pour capter l’intérêt et favoriser l’interaction. Enfin, évaluez régulièrement l’efficacité de votre stratégie en mesurant les résultats, tels que l’engagement et la participation, pour affiner et améliorer continuellement le processus d’apprentissage.
Conclusion
Le social learning ne se limite pas à une simple transmission de connaissances, il représente un levier stratégique essentiel pour les organisations. Ce processus, en harmonisant les objectifs individuels et collectifs, ne se contente pas de façonner des compétences techniques, mais forge également une culture organisationnelle dynamique, adaptable et profondément ancrée dans les valeurs de coopération et d’innovation. Ainsi, l’apprentissage social s’impose comme un pilier fondamental pour les organisations aspirant à une performance durable et à une main-d’œuvre résiliente, capable de naviguer et de prospérer dans un environnement en constante évolution.
Le peer coaching qui consiste à ce qu’un apprenant expérimenté aide un apprenant moins expérimenté à atteindre ses objectifs d’apprentissage, peut être utilisé dans une variété de contextes. Plus abordable, plus flexible, favorisant l’engagement et la motivation, cette solution qui s’inscrit dans le social learning offrirait-elle un début de solution aux défis nombreux du management intergénérationnel ?
Si vous souhaitez échanger sur ce sujet, Foued Moukid, concepteur pédagogique, se fera un plaisir de vous présenter notre approche et nos solutions.
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